Alingete Key Jules, Directeur général de l’Inspection Générale des Finances, a écrit au Chef de l’Etat en date du 6 novembre 2020. Dans cette correspondance dont des copies ont été réservées à plusieurs hautes autorités, dont le Premier ministre, le vice-premier ministre et ministre du Budget ainsi que le ministre des Finances, il accuse la DGI (Direction Générale des Impôts) et la DGRAD (Direction Générale des Recettes Administratives, Domaniales, Judiciaires et de Participations), de coulage des recettes publiques.
A l’en croire, la pratique des exonérations illégales, interdite en son temps par le Conseil des ministres, est toujours d’application au niveau de ces deux régies financières.
La question à se poser, face à cette situation, est de savoir de qui la DGI et la DGRAD reçoivent-elles des ordres pour voguer à contre-courant des directives gouvernementales visant la maximisation des recettes publiques. On croit savoir que l’alerte donnée par l’IGF vise à clarifier le contexte de travail des deux régies financières précitées car, visiblement, elles agissent sur pied des ordres venant de quelque part.
L’impression qui se dégage de la correspondance du DG de l’IGF au Chef de l’Etat est que parallèlement à la position du Conseil des ministres sur les exonérations et compensations, il existerait, au sein du gouvernement, des électrons libres déterminés à conduire la politique du Président de la République à l’échec. Ce qui est attendu de l’Inspection Générale des Finances et de la Police Judiciaire des Parquets, engagées depuis quelques mois dans des opérations d’assainissement des finances publiques, c’est de mener des enquêtes visant à identifier, s’ils existent réellement, les donneurs d’ordres illégaux à la DGI et à la DGRAD, de manière que des mesures conservatoires soient prises en urgence pour la sauvegarde des fonds publics. Il s’agit de faire en sorte que les intérêts supérieurs de la Nation ne soient pas mis en péril par des intérêts égoïstes de quelques groupuscules politiques ou économiques.
L’autre fait relevé dans la lettre de l’Inspecteur général de l’IGF au Président de la République concerne le blocage des rémunérations des fonctionnaires, alors que les provisions y afférentes sont disponibles au niveau des caisses de l’Etat. S’agirait-il des manœuvres visant à les énerver de manière à créer des remous sociaux à travers le pays ? Nul ne le sait.
Ce que l’on sait, à ce stade, est que dans sa réaction aux accusations de l’IGF, le ministre des Finances ne reconnaît pas avoir gelé la paie des cadres et agents de l’Etat. A l’en croire, la pandémie du coronavirus continue à impacter négativement les recettes publiques. D’où la difficulté de les payer tous sur un seul exercice mensuel. De toutes les façons, des dispositions sont prises pour libérer les salaires d’ici le 15 novembre. Dossier à suivre.
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